cérémonie

Succession d’absolus.

Cette performance marque l’achèvement d’un travail intitulé « tableau de maître » en présence du public.

Cette pièce est un véritable tableau, comme on en trouve dans les écoles, composé de trois panneaux.
Sur le panneau central, finement écrit au pinceau et à l’encre de chine blanche, j’ai conjugué le verbe peindre au présent.
Sur le volet de gauche, je l’ai conjugué au passé et sur le volet de droite au futur. Ce triptyque fut recouvert en totalité au bout d’un an de travail.

Lors de la performance, j’ai essuyé le tableau avec une éponge imbibée de champagne et recueilli ce précieux liquide pour en distribuer une goutte à chacun des convives.
Chaque personne présente, en buvant cette homéopeinture diluée dans du champagne, a pu absorber un fragment de mon travail.

Quand j’ai effacé mon tableau, qui m’avait demandé une année de travail, j’ai pensé aux origines de la Thora (loi mosaïque) où Moïse coupe les mots parce qu’ils se touchent. Il a séparé pour donner du sens, moi j’ai effacé pour continuer. Le temps présent, c’est-à-dire le geste, a mangé le passé.
Cette performance a enveloppé une vraie dimension : celle du temps vécu.